Après trois marathons poétiques (Entre ciel et bitume – Entre bitume et ciel – Dernières foulées), Gilles Paquelier a entraîné ses lecteurs dans un monde étrange et inquiétant, celui du poème noir et policier (36 Quai des poètes). Ses recueils suivants étaient une ballade en tercets jouée à l’orgue de vie (Le blues de trois) et un patchwork de poèmes de toute sorte (L’arlequin poivre et sel). Il nous propose aujourd’hui d’entrer au Buffet des mélancolies, un lieu peuplé d’émotions et de souvenirs, de joie partagée, de solitude amère et de nostalgie.
Je me présente, je m'appelle Gilles...
A 39 ans, en octobre 94, lors de mon premier marathon à Venise, les sensations et les émotions ressenties furent telles que je ressentis le désir de les transcrire en mots, en vers, en rimes. Ce premier poème fût suivi de beaucoup d’autres, glanés au fil de plus de cent courses en France et à l’étranger (dont 23 marathons) et lors de mes parcours sur routes et chemins en forêt de Sénart, en Haute-Provence, dans les Hautes-Alpes… Début 2011, le livre de souvenirs d’une auteure/coureur me donna l’envie de partager ma poésie. Il s’en suivit trois recueils, « Entre ciel et bitume », « Entre bitume et ciel », « Dernières foulées » publiés chez Edilivre en 2011, 2012 et 2014. En 2015, ma passion pour les romans noirs et policiers m’amena à retranscrire en un recueil de poèmes, « 36 Quai des poètes »s les ambiances particulières à ce type de littérature. En 2016, ce fût « Le blues de trois », un recueil de tercets, des petits poèmes de trois vers/deux rimes. En 2017, paraît « L’arlequin poivre et sel », ouvrage tissé de poèmes de toutes sortes : tercets, haïkus, quatrains, poèmes en alexandrins où à forme libre, acrostiches, fable etc…. En parallèle, il y eût d’autres écrits, surtout des nouvelles et un roman noir en chantier depuis plusieurs années (!!) Enfin, en décembre 2018, sort mon dernier recueil, « Au buffet des mélancolies », inspiré du monde des bars, cafés, brasseries et buffets de gare, où les amoureux côtoient les clients en ¨soulitude¨ etc… A déguster sans modération, plaisir compris sur l’addition proposée par mon nouvel éditeur : Maïa https://www.editions-maia.com/ Voilà, si cette présentation vous donne envie de « me lire » et d’écrire, j’en serais très heureux. N’hésitez pas à me rejoindre à des ateliers d’écriture comme « Alibi » à la Médiathèque de Yerres ou « Le café des écrivains » à celle de Crosne. Gilles PAQUELIER
Au Buffet des mélancolies
de Gilles Paquelier
ISBN: 978-2-37916-088-2
14,00€
Au buffet des mélancolies, au bar, en salle ou en terrasse, les clients boivent et se délassent.
Entre déroute et entrain, entre deux routes, entre deux trains, ils viennent
mêler leur solitude, rire ou pleurer devant leurs verres, noyer d’alcool leur détresse, fêter l’ami, l’amour en liesse.
Ça sent l’anis et le café, les croissants chauds un peu brûlés,
la sueur au parfum mélangée.
De l’adolescence à la vieillerie, les femmes, les hommes franchissent le seuil, de ce buffet, de ce recueil, où rimes et vers leur sont servis, en pages à lire sans modération,
plaisir compris sur l’addition.
Au buffet des mélancolies
Au buffet des mélancolies
Je pense avec un verre à boire
Aux trains que je n’ai jamais pris
A celui venu jusqu’ici
Me laissant perdu au comptoir.
Au buffet des banquettes usées
Je mange un long saucisson beurre
Je mâche triste et fatigué
Le pain des regrets et des leurres
Le jaune rance des amours fanés.
Au buffet d’une vieille gare
J’écris des vers au goût amer
Sous les volutes des cigares
Qui mêlent leurs cercles éphémères
A mes souvenirs qui s’égarent.
(poème extrait du recueil à paraître fin 2018)
Frères de bar
Frères de solitude et de bar
Ils noient leurs larmes dans des verres
Ils fuient les rivages amers
Où le chagrin est à l’amarre.
Frères de bitures et de nuits nues
Ils coulent ensemble dans l’alcool
La détresse de cœur qui les tue
La tristesse d’âme qui les vérole.
Frères de malheurs et de poivrades
Ils boivent jusqu’au bout d’une vie
Qui n’offrit que des barricades
A leurs désirs, à leurs envies.
Au buffet de la lune
Au buffet de la lune
J’aimerais tant m’asseoir
Près d’un café qui fume
D’un croissant jaune et noir.
Au café de l’étoile
D’un berger de Padoue
J’écrirai les mots doux
Que mon âme dévoile.
Au bar de la voie lactée
Je noierai la détresse
Dans des bocks de Guinness
Des poèmes raturés.
Au cabaret de la Grande Ourse
Je chanterai à tue – tête
Les refrains bus aux sources
De mon âme poète.
Hildegarde
Monte à ma tête au creux du soir
Un air de jazz mélancolique.
Un vieux buffet de rouges briques
Allume ses néons dans le noir.
Je me souviens du vieux Füssen
De la fille aux cheveux de lin
Qui accueillit contre ses seins
Mon corps puceau enfin en veine.
Comme une liane aux doigts de louve
Elle enserra mon cœur battant
Dans un étau d’émoi levant
Un fourreau doux d’amour qui couve.
A l’heure où la vieillesse sonne
Me revient la douce bavaroise
Dont la bouche sucrée framboise
Eveillât mes premiers désirs.
Le temps de finir le pichet ( à Alain Leprest)
Le temps de finir le pichet
D’un petit rosé de Pampelune
J’aurai rêvé, creusé une dune
Où ensevelir ma solitude.
J’aurai bâti un château de sable
Où une fée au port aimable
M’offrira ses béatitudes.
Le temps de finir le pichet
J’aurai noyé au fond du verre
Le papier mâché des regrets
La potion des remords amers.
Le temps de finir le flacon
J’aurai l’espoir d’être moins con.
J’aurai caressé mes neurones
A l’huile de calme au goût d’amande.
J’aurai ressuscité le trône
Du roi de paix qui se débande.
Le temps de finir la gourde
J’adoucirai les gonds des rancœurs les plus lourdes.
Je planterai la vieillesse comme une fière semence.
J’apprivoiserai l’avenir dans mes chemins bohèmes.
Je plongerai mes peurs dans le lac de jouvence
Où ma plume navigue à la prou des poèmes.
Le temps de finir la boutanche
J’aurai pris ta main dans ma manche.
J’aurai ouvert au creux du lit
Un doux chemin où nos orteils
Se réchaufferont jusqu’à la lie
L’hallali du dernier sommeil.
Noué à tes rives
Tu étais lasse, la mouette au vent d’hiver frissonnait
Toi mon levain, ma source, ma grive
Ton cri de sirène m’envoutait
Et mes bras se nouaient à tes rives.
La plage racontait notre histoire
Nous nous lovions dans ses replis
Où nos baisers brillaient le soir
De scintillements infinis.
« Qu’est- il devenu ce sucre d’or
Ce fier diamant de mer poli ? »
Cinq ans après au bar du port
Je bois à celle qui est partie
A tout l’amour qui s’ensevelit
Et qui pourtant survit encore.
Jean Redelsperger
Bonjour Gilles,
Je suis l'animateur d'Oméris Part Dieu, je vous contacte par rapport à votre proposition de lecture de poèmes, ce serait avec grand plaisir.
0472601717
Gilles Paquelier
Bonsoir,
Je vous appelle demain pour en parler. Bonne soirée, Gilles (0635355486)