En sourde haine
Voici venir le temps des maux râpés de haine
Des insultes taguées aux murs de nos cités
Les hardes de jeunes loups ont des rages soudaines
Attisées au chômage, nourries de pauvreté
La drogue se répand comme un lierre maléfique
Grimpant sur une terre noyée de désespoir
Overdoses et sida nourrissent la pompe à fric
Des dealers à bagouses en grosses BM noires
Le viol a fait son nid dans les caves à tournantes
Les hurlements des filles se perdent dans les bas-fonds
La misère sexuelle ouvre une tombe béante
Où les chacals s’adonnent à la fornication
Une guitare frémit comme un cœur fragile
Les mots d’un slameur black racontent la banlieue
En vers lents martelés de vieil or et d’argile
En mélopées du diable quand il est amoureux
36 Quai des poètes
Mesdames et Messieurs les lecteurs
Etes-vous prêts, êtes-vous prêtes
A me suivre chez les inspecteurs
Du 36 Quai des poètes ?
Vous découvrirez en ce lieu
De grandes enquêtes sur des drames
Mises en poèmes comme du vin vieux
A boire du sourire aux larmes
Bizarre, c’est bizarre direz-vous
La vie des flics des commissaires
A fouiller sans fin dans la boue
De crimes parfois peu ordinaires
Alors, bon sang mais c’est bien-sûr
Les meilleurs trouvent le chemin
Jusqu’aux assassins et rassurent
Dormez, nous veillerons au grain !
Jamais la chasse ne s’arrête
Les tueurs violeurs et voleurs
Fuient le 36 Quai des Poètes
Comme la peste qui demeure
Vous en verrez dans les cellules
Suintant la rage et la haine
Mes poèmes parfois pullulent
De rivières d’envies malsaines
Les victimes pleurent, le diable rit
Dans ce recueil qui débute
La police, la gendarmerie
Seront vos guides jusqu’à la chute
Viol de nuit
Dans la nuit qui tombait sous la lune tranquille
Ton rire jouait les crécelles autour du braséro
Le bonheur était là, couette chaude et fragile
Enveloppant nos deux cœurs à l’heure de l’apéro
Soudain comme jaillis d’un puit noir de dunes
Trois loups encagoulés te sautèrent dessus
Deux autres m’attachèrent avec des lianes brunes
Puis tous te violèrent de leurs longues massues
Quand tes cris s’éteignirent sous leurs mains d’étrangleurs
Ils quittèrent la plage dans des cris de chacals
Me laissant dans un bain de larmes et de malheur
Témoin de ton supplice et de tes derniers râles
Je pleure depuis ce jour, mon amour s’est éteint
Quand la vie t’a quittée, que tu as mis les voiles
J’attends que la camarde me guide par la main
Jusqu’à ton lit douillet caché dans les étoiles
Minuit l'heure du crime
Minuit l’heure du crime
Pourtant c’est à moins vingt
Qu’un certain Jean Jardim
Est mort d’un coup de surin
Comment ? Vous en êtes sûrs ?
Demande l’inspecteur
A un témoin bien mûr
Bourré comme un tracteur
Sûr et certain lieutenant
J’arrosais les pâquerettes
Quand un homme titubant
Est tombé sur Paulette
Paulette, est-ce votre dame ?
Non, c’est le petit nom
Du remuant gendarme
En haut du pantalon
Ah vous êtes un drôle
Dites-moi l’amuseur
Comment rempli de gnôle
Etes-vous si sûr de l’heure ?
C’est facile le mourant
S’est étalé tout contre
Paulette mon gentil gland
Le heurtant de sa montre
Ca faisait un mal de chien
Même envapé d’alcool
L’aiguille marquait moins vingt
Et Paulette était molle
Soignez-vous et merci
Pour l’avancée d’enquête
Vos dires sont précis
Grâce à votre quéquette
Et si nous arrêtons
Le tueur au poignard
Tous nous arroserons
La Paulette au Ricard
Les proies pour l'ombre ( à Fred Vargas)
Il tue, dévore ses proies dans l’ombre
D’une île fondue dans le brouillard
Tous les témoins seront les sombres
Victimes de ce gros cafard
Tous ? Attendons, c’est vrai l’enquête
Patine longtemps dans une mare
Il y a de quoi perdre la tête
Chez Robespierre avec Danglard
Adamsberg démêle l’affaire
En trouvant des os dans la glace
Avec le temps, le temps glaciaire
C’est la fin du monstre vorace
Encore un meurtrier à l’ombre
La brigade peut enfin souffler
L’assassin quitte les proies pour l’ombre
Des murs d’une prison barbelée
J'ai pris 6 ans
Si notre histoire est un drame
Si mes yeux sont brouillés de larmes
Ne m’en veux pas trop s’il te plaît
Je t’aime fort même si c’est vrai….
J’ai pris 6 ans loin de toi
Loin du toit où aujourd’hui
Tu fêtes 6 ans avec Julie
En soufflant seule tes bougies.
J’ai pris 6 ans comme un pauvre con
Pour avoir joué les papillons
Brûlant ses ailes au soleil
D’une banque où se nichait l’oseille.
J’ai pris 6 ans de mise à l’ombre
Loin de vous deux mes deux lumières
En volant le lait et la crémière
J’ai oublié que la première…
La première, la seule qui compte
C’est la famille, l’amour qui monte
A en faire éclater le cœur
Loin des magouilles à faire du beurre.
J’ai pris 6 ans dans une cellule
Loin de toi ma libellule
Garde moi une place dans ta bulle
Une place chérie pour papa nul
(Poème extrait de ¨36 quai des poètes¨ et primé au concours 2017 du Lions Club de Gif-sur Yvette)
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Je vous appelle demain pour en parler. Bonne soirée, Gilles (0635355486)
Bonjour Gilles,
Je suis l'animateur d'Oméris Part Dieu, je vous contacte par rapport à votre proposition de lecture de poèmes, ce serait avec grand plaisir.
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Chers lecteurs de ce site et de mes recueils de poésie, mon nouvel ouvrage, Où sont passés les papillons ?, paraîtra en janvier 2020. Des poèmes doux et nostalgiques, aux senteurs d'enfance.